Pour rappel, tout est dans le titre. Je ne vous demande pas d'adhérer nécessairement à mes codes de couleurs.

 

Aujourd'hui, on va parler "roses jaunes". Ca y est... J'en imagine quelques-un(e)s qui pensent déjà à zapper 

Le jaune au jardin fait toujours débat et pourtant... c'est probablement, sur la durée, le massif le plus beau de toute la Roseraie.

Celui qui donne le moral même au plus déprimé de l'enseignement 

 

 

Le truc avec les roses jaunes, c'est de bien les associer.

Mais pour ça, il faut pouvoir d'abord distinguer les différents jaunes.

 

Il y a tout d'bord les roses jaune très pâle, du style de The Pilgrim que tout le monde connaît.

Celles-là s'associent très bien au blanc ou au jaune très pâle aussi.

 

      

                                        The Pilgrim - Francine Austin                                                                       The Pilgrim - Silene latifolia

 

          

 Breathless Charm démarre bien jaune mais très vite pâlit et donc, sur l'arbuste, l'ensemble est très doux.

 

 

        

                                                             Bamako - Trifolium ochroleucon                                                Bamako - Lilium 'Easy Vanilla'

 

 

 Ensuite, il y a les citronnées, d'une jaune bien vif mais qui heureusement souvent s'atténue en s'épanouissant.

 

       

Jaune Citron qui porte si bien son nom.

Le vert du Cenolophium denudatum lui va bien mais aussi les épis blonds des Melica ciliata.

 

          

Chalice of Gold.

Là aussi, le jaune et le blanc lui vont bien.

(Tanacetum parthenium 'Aureum' - Digitalis grandiflora et micrantha - Erigeron annuus)

 

 

On passe ensuite à des jaunes qui ne sont ni pâles, ni vifs. Les "Entre-deux".

 

          

High Roller, parfait dans sa mer d'Anthemis tinctoria 'Sauce Hollandaise'.

 

 

        

Summer Cheer adore le vert acide de l'Euphorbia amygdaloides 'Purpurea' et le feuillage du Tanacetum parthenium 'Aureum'.

 

 

        

Hilda Sophia Lehmann sur fond d'Euphorbia ceratocarpa.

 

 

On parle maintenant des jaune cuivré.

La première rose qui me vient en tête dans cette gamme, c'est Golden Celebration.

 

        

Un fond pourpre foncé comme ici avec le Sambucus 'Black Beauty' lui servira d'écrin

pour révéler toute la chaleur de ce beau coloris.

 

Parmi les roses de Warren, il y a Golden Pleasure et à la Roseraie,

je lui ai aussi associé le même sureau.

 

 

Quant à Sunlit Yellow, je lui ai trouvé un autre bel écrin noir

avec le Dahlia 'Twynings after Eight'.

 

        

 

C'est donc l'ordre selon lequel je vous suggérerais de les planter 

si vous me demandiez un massif de roses jaunes :

des plus pâles pour terminer par les cuivrées.

Une transition ainsi tout en douceur.

 

Il y a malgré tout des intrus avec des notes de roses !

Or, j'ai toujours dit que je détestais le jaune avec le rose et je persiste mais je nuancerais

d'une exception : si le jaune est trèèèès pâle et que le rose le soit aussi.

Un peu à la manière des bouquets de Carolyn Parker :

 

 

Et puis, deux roses de Warren m'ont aussi aidé à réviser un peu ma position.

 

       

Blushed Yellow

 

       

Life Force en début puis en fin d'épanouissement.

 

 

Les différents stades sur la même tige.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour rappel, tout est dans le titre. Je ne vous demande pas d'adhérer nécessairement à mes codes de couleurs.

 

Vous avez peut-être entendu parler de Patthana Gardens en Irlande et de son jardinier, T.J. Maher. Je l'ai découvert il y a quelques années sur Facebook où

ses associations avec les tulipes faisaient sensation. Il y mêlait des Lunaria annua 'Chedglow' et je m'en suis inspirée cette année en ajoutant quelques pieds 

dans le jardin médiéval.

 

 

Autre point commun avec TJ, l'ajout d'Euphorbia amydaloides 'Purpurea'.

Pour ce qui est des chaises, je brandis mon joker...

 

 

 

Ensuite, il y eut ces fabuleux Papaver somniferum. Magnifique !

 

 

Puis, tout le monde était en extase devant ces Linaria purpurea 'Dial Park'.

 

 

Sauf que pour moi, là, c'est too much.

Il y a une couleur en trop et c'est le rouge...

 

 

 

Le massif avec les sanguisorbes, c'était la perfection.

J'adore le pourpre des sedums au milieu.

 

 

 

Mais là aussi, il y a une couleur en trop...

Celle composée d'orange et de jaune des alstroemères.

 

 

 

L'orange des Geum fonctionne très bien avec le bleu du Nepeta et des iris mais...

pas avec le jaune des ancolies.

 

 

Idem ici où j'adore les Antirrhinum 'Orange Wonder' avec les alliums, les sauges et les lychnis foncés mais...

ce jaune derrière... non, pas pour moi.

 

 

 Certains diront, mais pour qui elle se prend, elle, pour critiquer ce magnifique jardin ?

Sachez que j'ai énormément de respect pour le travail de TJ.

Je ne remets pas en cause ses talents de coloriste mais comme je l'ai déjà dit

et redit, pour les associations, je suis très exigeante par rapport à mes critères.

Une seule couleur de trop peut ruiner tout un ensemble et c'est pour ça qu'il m'arrive encore

(de moins en moins souvent) de déplacer une plante au moment de sa floraison.

 

Pour en savoir un peu plus sur la formation et le travail artistique de TJ, cliquez sur l'image ci-dessous.

 

 

TJ sort au printemps prochain un livre qui devrait avoir beaucoup de succès.

On peut déjà le précommander (cliquer sur la photo).

 

 

 

 

Pour rappel, tout est dans le titre. Je ne vous demande pas d'adhérer nécessairement à mes codes de couleurs.

 

Pour les adeptes du cercle chromatique, associer le bleu au jaune est une évidence.

Personnellement, c'est une combinaison que je n'applique jamais dans les massifs parce que ça ne me parle pas du tout.

Et pourtant... il y a Van Gogh...

 

     

 

Je soutiens aussi de tout mon coeur le peuple ukrainien...

 

 

Il me plaît d'admirer un champ de colza sur fond de ciel bleu...

 

 

Pareil pour les tournesols.

 

 

 

Quand j'ai réalisé cette composition, c'était plus un challenge qu'autre chose (j'aime bien m'en fixer de temps en temps).

Le résultat m'a bien plu, surtout parce que j'y ai incorporé beaucoup d'Alchemille mollis.

(un peu comme celui qui n'aime pas les chicons - traduisez endives - et qui met du sucre dessus)

Car on le sait... les alchemilles, ce n'est pas jaune mais vert chartreux. Nuance !!!

 

 

 Donc, non, vous ne verrez jamais, créé de ma part, un massif composé de fleurs jaunes et bleues...

 

 

 

Je suis très à cheval sur les couleurs : pour qu'une association me plaise, il faut avant tout que les couleurs s'harmonisent.

Quand je visite un jardin pour de vrai ou virtuellement, c'est la première chose qui me saute aux yeux.

Des livres ont déjà été publiés sur ce sujet mais aucun ne me parle ni m'apporte grand chose car c'est une question de sensibilité.

Dans tous ces bouquins, on vous sort le fameux cercle chromatique. Oubliez, c'est bullshit, comme on dirait dans les films !

Les harmonies de couleurs ne se résument pas à des codes du style couleurs froides-couleurs chaudes.

Pour un effet réussi, c'est beaucoup plus subtil et au fil de mon expérience, je me suis créée mes propres codes

que je vais essayer de vous détailler dans cette nouvelle rubrique. Comme c'est quelque chose de très personnel, on adhère ou pas.

Pour certaines, vous acquiescerez, pour d'autres, vous serez moins convaincus.

Je pensais nommer cette nouvelle série de posts "Leçons de couleurs" mais ça aurait été un peu présomptueux de ma part.

Ce sera donc "Des goûts et des couleurs", plus approprié.

Avant toute chose, je tiens à écrire toute ma gratitude envers celui qui m'a le plus inspirée et le plus fait progresser dans ce domaine,

à savoir Claus Dalby.

 

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une couleur qui fait toujours débat dans le jardinage. Je la qualifierai de mauve passé.

Définir une couleur avec des mots n'est pas toujours simple surtout que nous n'avons apparemment pas tous la même perception des couleurs

(souvent des jardiniers parle du bleu des géraniums alors que j'y vois du mauve). Pour ce mauve bien particulier, je suis allée voir sur les sites de vente

comment ils définissaient le célèbre rosier Novalis par exemple et ça donne ceci :

camaïeu de tons mauve, de couleur parme à mauve, couleur lavande, entre le lavande et le rose voilé de gris, violet, parme,

bleu lavande...

 

       

Un coloris particulier qui sera bien mis en évidence par des feuillages sombres

(ex. Eupatorium rugosum 'Chocolate' - Cotynus 'Royal Purple')

 

Si Novalis est la plus connue dans cette teinte, on pourrait en citer d'autres : Charles de Gaulle, Blue Girl, Mamy Blue, Indigoletta, The Scotsman,

Blue Nill, Pacific Dream (= Blue for You)...

J'ai eu autrefois et perdu (ce genre de roses serait-il plus fragile ?) Waltz Time (= St Exupéry) et Terra Limburgia.

J'aimerais beaucoup avoir votre avis, si vous les cultivez déjà, sur ces deux rosiers proposés au catalogue Promesse de Fleurs : Love Song et Nautica.

 

Parmi les roses de Warren, Lilac Jewel est en fait un vrai petit bijou avec un feuillage sombre, ce qui manquait chez Novalis. C'est un rosier de petite taille (75 cm)

dont je viens d'actualiser la fiche (ici).

 

        

 

Le seul problème avec ce genre de rose, c'est qu'elle est très sensible aux moindres fluctuations de l'humidité dans l'air, se tachant de brun sur les pétales.

Chez Novalis, ça donne par exemple ceci (observez la rose en haut à droite du bouquet) :

 

 

 

Nettement moins glamour que l'effet "crispy" qu'elle peut prendre en cas de chaleur et de sécheresse excessive et

que j'avais montré dans mon dernier livre :

 

 

Petit jeu de mots de Bruno : ce n'est plus une rose mauve passé mais une rose très passée !

 

Je vous propose un petit sondage par rapport à cette rose. Donnez-moi votre impression sur cette rose.

Le mot "mortuaire", je l'ai entendu un jour, lors d'un jugement de roses au Concours International de Roses Nouvelles du Roeulx.

Alors qu'on se penchait sur un rosier dans ces teintes, l'un de mes collègues l'a utilisé avec une moue de dégoût. Je ne suis même pas

parvenue à le convaincre que c'était le genre de roses qui plaisait beaucoup aux dames qui y voyait un effet nostalgique.

Une fois de plus, les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus ! (enfin, pas tous, Bruno aime beaucoup Novalis)

 

Pour terminer, si comme moi, vous adorez cette teinte, vous pourrez déjà la rendre présente au jardin avec deux bonnes variétés de tulipes :

 

     

                                                   Katinka                                                                                                             Blue Heron